5/25/11

Notre nouvel horizon... MuCEM, Marseille

Le site est "impérial!"...

Nouvel espace pour un musée ou un dé-musée
(musée de la non-abolition du hasard…)?
Le Fort St Jean, embryon et vecteur de l’identité de la ville, le castello dell’Ovo marseillais, est âpre. On imagine ses hivers mais au printemps on entend les enfants du Panier faire des concours de plongeons à ses pieds.
Le Fort d’une ville à l’entrée d’un port face à la mer, on se prend à une balade imaginaire dans « le rivage des Syrthes ».
Sur son ombre sud-ouest le volume pythagoricien, « éloge du dense et du fragile » de Rudy Riciotti et Roland Carta, hale le mastodonte vers de nouvelles rives.
Cet « enlèvement » est providentiel pour nous permettre de s’immiscer dans les anfractuosités du mythe.
Le Fort semble épouser la topographie accidentée d’un promontoire maritime, et l’épousant, cela se fait gaiement comme un enfant chahuteur qui tire gloriole de ses frasques pour en permettre d’autres, il invente son lieu.
Il émerge de la ville, solitaire et hardi. De ce profil annonciateur du défi des hommes, devenus maitres d’un territoire, exalte une stratégie secrète et impénétrable, promise à délivrée les secrets d’une existence articulée dans le temps.
« L’être n’a de présence réelle ou souveraine en nous que révolté »
(Georges Bataille)
Le fait est que le Fort St Jean, dans le contexte du MuCEM, est une source d’inspiration.
Il pourrait ressembler, et bien que sa morphologie ne soit en aucun point comparable, au pont du Rialto à Venise : porteur, traversant, habité, détenteur de trésor. Lieu de convergence dans lequel on peut se perdre.
Tenu par deux fines passerelles, comme sur les planches d’anatomie l’animal de laboratoire, entrailles ouvertes à la réalité urbaine pour l’une, à celle du mystère pour l’autre, c’est la mer qui en fait son empire comme représentant (traducteur) de ce territoire hostile mais porteur d’espérance, un phare de l’utopie des hommes, et comme ligature avec le bâtiment « érodé par le vent et le sel » de Rudy Riciotti et Roland Carta.

(extrait 1 note d'intention - zette cazalas, mai 2011)

Nos intentions convaincantes...

Contexte
Être dans une logique d’ajustement – moulage au projet (existant / objectifs / projets en cours) pour s’inscrire dans la globalité des aspirations du MuCEM via une démarche itérative, faite d’écoutes, de perceptions, de propositions.
Création
Positionner les concepts muséographiques originaux aux articulations des objectifs (jardin-promenade /court terme&long terme / développement MuCEM / pôle culturel de la nouvelle façade maritime de Marseille)
Identité
Participer à l’élaboration d’un principe d’identité stable et unique de la zone, versant MuCEM
Publics
Développer un environnement muséographique qui exploite et explore l’espace par nœuds, voisinages et continuités
&
Concilier les grands éléments, la protection des œuvres, le plaisir du visiteur, et s’appuyer sur le ciment historique de l’ensemble bâti.

(extrait 2 note d'intention - zette cazalas, mai 2011)

Notre parti d'intervention muséographique pas si hasardeux que ça...

Le Fort Saint Jean est en soi une véritable caverne d’Ali Baba. Cet aspect et particularité sont à préserver en regard du bâtiment monolithique sur le J4. En regard, aussi, de la qualité de visite que l’on veut chercher à obtenir : visite participative, découverte d’un site, parc d’attraction culturel, spectacle vivant, lieu de vie et d’expérimentation, théâtre de délibération, espace de détente et de plaisir thématique sur les cultures d’Europe et de la méditerranée.
Le site du Fort est propice à une nouvelle forme muséographique (ou dé-muséographique ?) pour provoquer une autre ergonomie de visite et une nouvelle contextualisation des collections.
Le vagabondage est de mise et il s’agit de surprendre le visiteur, sans l’étourdir ou le décevoir, tout au long de sa déambulation, qui sera peut-être hasardeuse.
L’intervention muséographique doit tisser avec les existants, dont l’aspect patrimonial, historique et identitaire.

Être concis pour traiter les notions de perméabilité (de l’information) et d’évolution (des collections thématiques / des publics).
La diversité des espaces témoigne des différentes strates historiques ou d’occupation. Il faut la préserver. Les interventions muséographiques doivent être ponctuelles et autonomes.
L’exploration proposée se fera par nœuds (d’un tissage imaginaire), par zone d’influence dans une continuité de traitement dans un minimum d’impact spatial.
Une déclinaison d’unités de présentation (nœuds) sera élaborée pour répondre à la typologie des intentions muséologiques décrites dans le programme.

Dépasser l’opposition extérieur-intérieur en travaillant sur une notion de
« paysage » pour faire corps et continuer le dialogue amorcé dans « le jardin des migrations » par les 15 unités paysagères.
« Qu’arrive-t-il au promeneur si les hasards (…) le portent vers un point naturellement avantageux (…) à partir duquel non seulement le regard, mais les choses mêmes rayonnent ? Alors, le point de vue subjectif se trouve coïncider avec une distribution objective des choses, la perception s’établit dans la plénitude.
Le paysage se déchiffre et s’illumine. On voit. » (Description de Cythère)
Nous avons bien conscience de la différenciation entre espaces hors douanes et sous-douanes, du clos et couvert, et du site, transformé en jardin.
Mais un paysage muséographique peut se dessiner hors cadre, hors murs, comme en itinérance, généré par les nourritures que sont les feux croisés de la thématique à traiter via les objets choisis, de la promiscuité du jardin, de l’appartenance à un espace, des éléments climatiques, de l’émanation du bâtiment J4, de la résonance avec d’autres lieux ailleurs.

(extrait 3 note d'intention - zette cazalas, mai 2011)

Et notre parti de création "principal!"...

« Le paysage, en lévitant, nos corps, naissant, se découvrent dans le lieu : œuvre commune du voyant et du vigneron qui, depuis mille ans, ici, prépare le vu, paradis entre deux fleuves. » (Michel Serres)
Depuis mille ans…
Résonance du programme et proposition d’un parti de création : principe de « curioseada »
Une curioseada est une unité de présentation muséographique « fouineuse ».
Elle est mobile, technologique, transformable, intégrée, réactive, adaptée (dans le sens distincte d’une à l’autre).

En voici deux exemples :
Curioseada de la Chapelle est un micro-bâtiment en verre suspendu à une ossature médiane intérieure intégrant l’ensemble des accessoires du mobilier muséographique et du mobilier technique (projecteurs vidéos, partitions intérieures, machinerie pour la mise en mouvement partielle des partitions, écrans, régie technique).
Les partitions intérieures mobiles latéralement et verticalement de la face avant sont déployables afin de cadrer le regard ou choisir la transparence. Accumulation ou choix très restreint d’objets sont possibles.
La partie arrière du module sert d’écran de projection. Inspiré de googleart-project, un système de captation de présence en frontispice du micro-bâtiment déclenchera une projection de plans serrés sur les objets présentés. Chaque visiteur agira, suivant ses déplacements dans l’espace, sur la vitrine et son information. Effet d’accumulation et de vision en gros plan d’objets inaccessibles à l’œil peuvent cohabiter.
Certaines partitions peuvent être motorisées et dans la mesure où les préconisations de conservation le permettent quelques objets peuvent être vus sur les deux faces.
L’ensemble fait plus de 1.50m de profondeur.

(extrait 4 note d'intention - zette cazalas, mai 2011)










Equipe lauréate de l'aménagement muséographique du Fort Saint-Jean, dans le cadre du projet du MuCEM :
Zen+dCo, Paris (mandataire)
co-traitants
reciproque
8'18"
Phung Consulting
sous-traitants
VPEAS
Struc Archi
Metz Ingénierie
Laps Design Sonore
Cabinet Casso & associés

1 comment:

Sindy said...

Félicitations à toute l'équipe...et je vous souhaite de bonnes vibrations ensoleillées !!!