3/22/11

Première intégration du mobilier muséographique_ Le plateau des techniques / musée national Adrien Dubouché, Limoges


Vue sur l'intérieur de la vitrine Four. Four, par sa circularité, obtenue par une succession de pans coupés; four, par les verres imprimés de pépites flamboyantes en pluie qui jouent le rôle de vitrail à la lumière du jour et serviront d'arrière plan aux objets des arts du feu.

Vitrine-objet, emblème du plateau des techniques, hommage à Limoges la Rouge de la fin du XIXe éclairée par l'écume des feux des manufactures de porcelaine. C'est à l'issu d'un voyage à Selb, prés de la frontière tchèque, et après la visite du Rosenthal Museum, au Porzellanikon, que s'impose la nécessité d'une évocation du feu.
Nous sommes en phase de bouclage du PRO et cette proposition, monumentale à l'échelle du projet, bousculant quelque peu, sera immédiatement soutenue par nos maitres d'ouvrage (un grand merci).
Vitrine symbole de la vie et du mouvement constant du travail de conception, inhérents à un idéal de perfectionnisme qu'on applique à la réalisation, au sens, au rayonnement d'un objet dans l'environnement muséographique.
La mise au point des verres imprimés a demandé 8 versions. La fabrication a été réalisée en Italie. Le montage de la vitrine a été interrompue à cause des verres abimés dans le transport qui ont été refaits. Cette interruption, faisant croitre une capricieuse impatience, m'a confronté à la réalité du savant dosage fait de fragilité, de volonté, de patience, d'attention et de dépendance qui compose le Faire (un grand merci aux soudeurs, verriers, peintres, assembleurs, ingénieurs, poseurs).

Drôle d'effet que tous ces emballages! Et de ces silhouettes drapées le skyline de la galerie des techniques se dessine. Quelques mois (années!) plutôt, dans trois des salles de l'ancienne école, avec le personnel du musée nous avions fabriqué des formes en carton blanc échelle 1 (échelle grandeur) pour simuler l'implantation des machines, des pupitres, des vitrines, des socles. Dérouler les étapes du (ou des) processus de fabrication de la céramique, six iles d'icebergs, pour apprécier avec l'imagination adéquate, car les blocs étaient sommaires, la succession des idées, la pertinence de l'installation, la lisibilité dans l'espace. Nos massifs cartons d'alors, pis-aller dans la lente évolution du projet, avaient échauffé nos esprits et nos muscles et de cet investissement physique avions récolté l'énergie avec laquelle nous pouvions dessiner la route des possibles. Nos petites cabanes ont fondu. Elles sont comme démoulées. Sur l'esplanade de la mezzanine flottante la transparence sur les salles historiques du musée est prégnante. Le raccord fait accord. Plein sud l'orientation du musée est telle que les couleurs choisies par l'architecte Mayeux sous l'emprise de la lumière agitent l'espace. Transcrites sur une gamme RAL, un beau jour de juillet, elles sont "instrument" sur le mobilier muséo pour renouveler dans l'ombre du nouveau bâtiment la floraison joyeuse d'un atelier d'art.


L'arbre a survécu au chantier de construction du nouveau bâtiment. Le pari était lancé: l'auvent de la façade, dessiné par Boris Podrecca l'effleure. Les engins de levage, les mortiers de scellement, les passages des gaines et autres banalités de construction pharaonique au pied de ses racines n'ont pas eu raison de sa ténacité. Hourra au végétal ligneux! Il est devenu l'objet des soins des jardiniers spécialement dépêchés par la ville pour venir le secourir. Vivement ce printemps et ses petites feuilles fraiches...


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